Paroles Le banquet de Gérard Ansaloni
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Textes et Paroles de Le banquet
Les fruits de mon verger sont dorés et bien mûrs
Ainsi donc j'ai dressé la table ce jourd'hui
Convive, en ton honneur, j'ai mis mes dons au fur
S'il advient que mon goût blesse ton appétit
Dis-toi bien qu'entre nous le miel vaut bien le sel
Et que l'amour toujours vaut un chagrin d'ennui
Pas un seul marmiton qui ne soit du missel
Mien, le fidèle apôtre et pas un seul mirage
Qui ne soit de mon charme, je goûte tous les ciels
Tu trouveras des anges épicés de rage
Et des culs singuliers (tu en boiras de pires)
Puis des maigres vieillards, nous mangerons l'outrage
Bref, je parie ce jour, que mon hostie, Laïre
De ta faim (de ta Faim), t'engrossera bien mieux
Qu'un cinquantième Top (on pourra me relire)
La misère chez moi est un banquet des dieux
On y déguste là d'atroces vérités
Un vin aphrodisiaque et l'ambroisie des cieux
Je jure que ma main a souvent hésité
Les parfums sont divers, les femmes chaque jour
En sont mélancoliques, ah, fidéliser !
Seigneur, qu'il a fallu de poésies, d'atours
Depuis notre Lucie pour pétrir ce talent
Répéter, répéter, chaque jour, chaque jour
Et je te prouverai que d'un simple hareng
On peut faire un marché (je me souviens des nuits
Que je n'ai pas dormies), je me souviens du temps
Où l'on me disait "Tiens, bois-donc l'eau de ce puits"
Et tout au fond du seau, je trouvais de la vase
J'ai bu, mauvaise guerre, toute l'eau du puits
Et ce jour d'aujourd'hui, tu ne regretteras
Rien, pas même l'oubli, tu te croyais seigneur ?
Chez moi tu seras roi, pas de carte, un contrat
La fille sera large, et sa poitrine haute,
Je sais depuis longtemps tes goûts, ah, le bonheur !
Les plaisirs défendus ? Ils sont dedans ma hotte
Cours, viens, va chez ton père et dis-lui ce jourd'hui,
Dis-lui bien que c'est moi, je suis connu partout
Et casse-lui les reins s'il craint ton appétit
Sous l'olivier, pardi, la nappe sera blanche
Il y fait déjà chaud, c'est midi, c'est midi
Cours, viens, on va pleurer, se suspendre à sa branche
Je vois déjà venir des avrils, tables rases
L'âne portant le bât, l'Italie en costume
Et le grand père Bruno dans une ultime stase
Le verbe vient chez moi, c'est ainsi la coutume
Et foutre Dieu ! Le drame y trouvera sa part
Je veux du vent quand même aux bateaux sous l'écume
La rime est là, trop belle, en parure de star
Paola ma chérie, ma fille, ma jolie
Ils te vendront des clous (tu veux des sous, connard ?)
Approchez bonnes gens, voilà du vin d'Asti
Et des melons dorés, les musiciens sont là
Venez sur ma colline, approchez, c'est midi !
À table il y aura des mots rares, l'éclat
Des brochettes de fruits, des pianos en dragées
Il y aura même ceux que l'on enterra
Dans l'autre vie, tu vois, je n'ai rien négligé
Pour autant, convive, je ne vends pas de rêve
Ces agapes sont là, le doigt dans la pensée
Je t'offre le repas, le repas qui ne grève
Jamais un appétit, on le quitte, la faim
Au ventre pour longtemps, on demande une trêve
On supplie mais jamais, jamais, elle ne vient
Chez moi tout est gratuit, on ne vend pas le faux
Crois moi, je suis un faux, un très grand magicien
Cours, viens, va chez ton père et dis-lui ce jourd'hui
Dis-lui bien que c'est moi, je suis connu partout
Et casse-lui les reins s'il craint ton appétit
Sous l'olivier, pardi, la nappe sera blanche,
Il y fait déja chaud, c'est midi, c'est midi,
Cours, viens, on va pleurer, se suspendre à sa branche
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