Paroles La confession d'un gueux de Chansons populaires

Chansons populaires
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  • Note 4.0/5 basée sur 27 avis.
  • Artiste: Chansons populaires261
  • Chanson: La confession d'un gueux
  • Langue: Français

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Textes et Paroles de La confession d'un gueux



Quoi, monsieur l'curé, faudrait que j' vous dise
Si j' crois au Bon Dieu ? Vous vous moquez d' moi !
Si j' viens d' temps en temps dans votre vieille église
C'est qu' vous la chauffez et qu' dehors, j'ai froid.
Mais comme cependant vous m' semblez brave homme,
J' viens vous faire tout d' même un brin d' confession.
J' suis qu'un va-nu-pieds, une pauvre bête de somme,
Je n'ai qu' l'expérience et pas d'instruction ;
Mais j' peux bien vous l' dire en toute liberté,
Ces grands mots qu' partout
On lit à la ronde,
Votre Egalité, votre Fraternité,
Ils sont écrits là pour se foutre du monde !

T'nez, monsieur l' curé, quand j'étais tout mioche,
J' n'ai pas eu d' baisers, mais j'ai r'çu des coups,
On m'en a fichu d' ces sacrées taloches.
Il est vrai qu'mon père n'm'aimait pas beaucoup.
A douze ans, on m' mit en apprentissage,
j' fus l'souffre-douleur d' certains ouvriers.
Alors, un beau jour, je perdis courage
Et j' partis, montrant l'poing à l'atelier.

Quand vous dites qu'il faut aimer son prochain,
Et que j' me souviens de toutes mes misères !
C'est toujours Abel qu'est tué par Caïn !
Ne prêchez donc pas qu' tous les hommes sont frères.

T'nez, monsieur l'curé, à vingt ans à peine,
Je partis soldat, j' croyais être heureux,
Si j' n'eus pas à m' plaindre de mon capitaine,
J' n'en dis pas autant des p'tits galonneux.
Ils m' traitaient d' crétin, d' fainéant, d' sale bourrique.
Y en a qui trouvent ça très intelligent,
Et j'ai ramassé pour cinq ans d'Afrique
Parc' qu'un jour, furieux, j' frappai mon sergent.

J' sais pas si là-haut, c' que dans votre fourbi
Vous app'lez l'Enfer, c'est une chose atroce ;
Mais j' vous garantis qu' sortant d' Biribi,
Le mouton l' plus doux d'vient une bête féroce !

T'nez, monsieur l'curé, je n' veux plus rien dire
Parc' que j' sens qu' maintenant, j'irais p't-être trop loin,
Repoussé d' partout, j' termine mon martyre
Jusqu'à c'qu'on m'ramasse crevé dans quéqu' coin.
Y a une Société qui protège les bêtes,
Qui les r'cueille et veille à c'qu'elles n' meurent pas d' faim.
Savez-vous c' qu'en pensent quelques mauvaises têtes ?
Qu'on en fasse autant pour le genre humain.

Aimer les quatre-pattes, certainement qu' c'est beau
Et les philanthropes ont raison en somme,
Je n' suis pas jaloux du sort des cabots ;
Mais, avant les chiens, faut nourrir les hommes !

Paroles: H. Delattre et Antoine Queyriaux. Musique: Adelmar Sablon

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